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Ce texte énumère les engagements, les recommandations et les propositions situés dans “Amazonie : Nouveaux Chemins pour l’Église et pour une Écologie Intégrale”, le Document Final de l’Assemblée Spéciale du Synode des Évêques pour la Région Pan-Amazonienne. Les numéros entre parenthèses indiquent les paragraphes correspondant au document final.
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Amazonie : de l’écoute à la conversion intégrale
- Utiliser la science et les technologies de pointe pour contribuer à sauver la forêt tropicale, protéger les écosystèmes de l’Amazonie et les peuples autochtones et traditionnels, et dans le même temps d’assurer des activités économiques durables. (11)
- Promouvoir un travail pastoral permanent en réseau adressé à la traite des personnes liée à la migration. (13)
- Les nouveaux chemins d’évangélisation doivent être construits en dialogue avec les connaissances fondamentales des communautés amazoniennes dans lesquelles ils se manifestent comme des semences de la Parole. (14)
- L’Église doit saisir l’occasion historique de se différencier des nouvelles puissances colonisatrices en écoutant les peuples amazoniens afin d’exercer son activité prophétique de manière transparente et présenter le Christ dans tout son potentiel libérateur et humanisateur. (15)
- Écouter le cri de la terre, des pauvres et des peuples amazoniens avec lesquels nous marchons nous appelle à une véritable conversion intégrale, avec une vie simple et sobre, le tout nourri d’une spiritualité mystique à la manière de saint François d’Assise, exemple de conversion intégrale vécue avec allégresse et joie chrétienne (cf. LS 20-12). Une lecture priante de la Parole de Dieu nous aidera à approfondir et à découvrir les gémissements de l’Esprit et nous encouragera dans notre engagement à prendre soin de la “maison commune”. (17)
De nouvelles pistes pour la conversion pastorale
- Accueillir la conversion pastorale exigée par une Église missionnaire en sortie. (20)
- Le dynamisme missionnaire et baptismal nous pousse à une conversion pastorale et nous transforme en communautés vivantes qui travaillent en équipe et en réseau au service de l’évangélisation. (21)
- Promouvoir des actions communes autour de la Parole : traductions de la Bible dans les langues locales, éditions conjointes; rencontres entre théologiens et théologiennes catholiques et ceux de différentes confessions. (24)
- Développer des initiatives de rencontre, d’étude et de dialogue avec les fidèles de religions indigènes et les cultes d’origine africaine. (25)
- Susciter une plus grande impulsion missionnaire parmi les vocations indigènes. (26)
- Donner à la pastorale indigène sa place spécifique dans l’Église. Définir, élaborer et adopter des actions pastorales; établir et consolider les organisations pastorales diocésaines autochtones à travers une action missionnaire renouvelée qui écoute, dialogue, est incarnée et s’incarne dans une présence permanente. (27)
- Aspirer à une Église indigène avec ses propres prêtres et ministres toujours unis et en pleine communion avec l’Église catholique. (27)
- Il est nécessaire de se référer au monde rural dans son ensemble et à la pastorale rurale en particulier; répondre au phénomène de dépeuplement des campagnes. (28)
- Le déplacement forcé de familles indigènes, paysannes, d’ascendance africaine et riveraines, exige une pastorale commune dans la périphérie des centres urbains. Il faut créer des équipes missionnaires pour les accompagner, en coordonnant avec les paroisses et les autres institutions ecclésiales et extraecclésiales les conditions d’accueil, en offrant des liturgies inculturées et dans les langues des migrants, en favorisant des espaces d’échanges culturels, en favorisant leur intégration dans la communauté et dans la ville et en les encourageant à y jouer un rôle actif. (29)
- Accompagner des jeunes présents sur l’ensemble du territoire face à toute situation qui détruit leur identité ou porte atteinte à leur confiance en eux. (30)
- Dans les centres urbains l’Église est appelée à être une présence prophétique parmi les jeunes, en leur offrant un accompagnement adéquat et une éducation appropriée. (31)
- Promouvoir une pastorale toujours en mouvement, centrée sur Jésus-Christ et son projet, dialogale et intégrale, engagée dans toutes les réalités des jeunes qui existent sur le territoire. (32)
- Promouvoir de nouvelles formes d’évangélisation à travers les réseaux sociaux; aider les jeunes autochtones à atteindre une saine interculturalité ; les aider à affronter la crise des anti-valeurs qui détruit en eux l’estime de soi et leur fait perdre leur identité. (33)
- Défendre le droit de toute personne à habiter en ville, défini comme la jouissance équitable des villes dans le cadre des principes de durabilité, de démocratie et de justice sociale. (35)
- Influencer les politiques publiques et promouvoir des initiatives qui améliorent la qualité de vie dans les zones rurales. (35)
- Il est nécessaire que les pasteurs encouragent chacun des fidèles à devenir disciples missionnaires. (36)
- La communauté ecclésiale devra être présente dans les espaces de participation aux politiques publiques où s’articulent des actions pour revitaliser la culture, le vivre-ensemble, les loisirs et la célébration. (36)
- Lutter pour que les favelas et les bidonvilles bénéficient des droits fondamentaux garantis et promouvoir une citoyenneté écologique intégrale. (36)
- Instituer le ministère d’accueil dans les communautés urbaines de l’Amazonie pour la solidarité fraternelle avec les migrants, les réfugiés, les sans-abri et ceux qui ont quitté les zones rurales. (36)
- Articuler une pastorale autochtone de la ville qui prenne en compte la réalité des populations autochtones des centres urbains. (37)
- Nous proposons un réseau itinérant qui rassemble les différents efforts des équipes qui accompagnent et dynamisent la vie et la foi des communautés en Amazonie. (40)
- Les chemins du plaidoyer politique pour la transformation de la réalité doivent être discutés avec les pasteurs et les laïcs. (40)
De nouvelles pistes pour la conversion culturelle
- Notre conversion doit aussi être culturelle, se faire l’autre, apprendre de l’autre. Être présent, respecter et reconnaître ses valeurs, vivre et pratiquer l’inculturation et l’interculturalité dans notre annonce de la Bonne Nouvelle. (41)
- La réalité pluriculturelle dans les territoires de l’Amazonie exige d’avoir un regard qui inclut tout et d’utiliser des expressions qui permettent d’identifier et de relier tous les groupes et qui reflètent des identités qui soient reconnues, respectées et promues tant dans l’Église que dans la société, celles-ci doivent trouver chez les peuples amazoniens un interlocuteur valable pour le dialogue et la rencontre. (42)
- Promouvoir la délimitation et la protection du foncier, obligation des États nationaux et de leurs gouvernements respectifs. (45)
- L’Église s’engage ainsi à être l’alliée des peuples amazoniens pour dénoncer les attaques contre la vie des communautés indigènes, les projets qui affectent l’environnement, l’absence de délimitation de leurs territoires, ainsi que le modèle de développement économique prédateur et ‘écocide’. (46)
- Défendre les droits à l’autodétermination, à la délimitation des territoires et à une consultation préalable, libre et éclairée des peuples autochtones, métis, riverains, paysans, quilombos et/ou d’ascendance africaine et des communautés traditionnelles. (47)
- Les PIAV ou PIACI nécessitent d’un chapitre spécifique. Opter leur défense ne dispense pas les Églises locales de leur responsabilité pastorale. (49)
- Actions concrètes pour la défense de PIAV/PIACI par des actions de plaidoyer pour que les États assument la défense de leurs droits par la garantie juridique et inviolable des territoires qu’ils occupent traditionnellement, y compris en adoptant des mesures de précaution dans les régions où il y a seulement des signes de leur présence, qui n’est pas officiellement confirmée, et en établissant des mécanismes bilatéraux de coopération entre États, lorsque ces groupes occupent des espaces transfrontaliers. Le respect de leur droit à l’autodétermination et au libre choix du type de relations qu’ils veulent établir avec les autres groupes doit être toujours garanti. (50)
- Tout le peuple de Dieu, et en particulier les populations voisines des territoires du PIAV/PIACI, doit être sensibilisés au respect de ces peuples et à l’importance de l’inviolabilité de leurs territoires.(50)
- Il faut donner « une catéchèse appropriée pour accompagner la foi présente dans la religiosité populaire. Une manière de faire concrète peut être d’offrir un commencement d’initiation chrétienne » (DAp 300) qui nous conduise à ressembler chaque fois davantage à Jésus-Christ. (53)
- Nous sommes tous invités à aborder les peuples amazoniens sur un pied d’égalité, dans le respect de leur histoire, de leurs cultures, de leur style du ‘bien-vivre’. (55)
- Dans la tâche évangélisatrice de l’Église, qui ne doit pas être confondue avec le prosélytisme, nous devons inclure des processus clairs d’inculturation de nos méthodes et projets missionnaires. (56)
- Les centres de recherche et centres de pastorale de l’Église, en collaboration avec les peuples autochtones, devraient étudier, compiler et systématiser les traditions des groupes ethniques amazoniens afin de favoriser un travail éducatif qui part de leur identité et de leur culture, aide à la promotion et à la défense de leurs droits, conserve et diffuse leur valeur dans le cadre culturel latino-américain. (56)
- Se focaliser sur la construction collectif des processus éducatifs qui ont, tant dans leur forme que dans leur contenu, l’identité culturelle des communautés amazoniennes, en insistant sur la formation à une écologie intégrale comme axe transversal. (57)
- Promouvoir l’éducation à la santé préventive et offrir des soins dans les endroits où l’aide publique n’arrive pas. (58)
- Favoriser les initiatives d’intégration qui favorisent la santé des Amazoniens. (58)
- Promouvoir la socialisation des connaissances ancestrales dans le domaine de la médecine traditionnelle propre à chaque culture. (58)
- Promouvoir une éducation à la solidarité qui naisse de la conscience d’une origine commune et d’un avenir partagé par tous. (59)
- Les gouvernements doivent être tenus de mettre en œuvre une éducation publique, interculturelle et bilingue. (59)
- Promouvoir une culture communicative qui favorise le dialogue, la culture de la rencontre et le soin de la “maison commune”. (60)
- Renforcer les espaces de communication déjà existants dans la région, afin de promouvoir d’urgence une conversion écologique intégrale. (60)
- Collaborer à la formation d’agents de communication locaux, en particulier autochtones. (60)
- Créer un réseau de communication ecclésiale pan-amazonien, qui prend en compte les divers moyens utilisés par certaines Églises et autres organismes ecclésiaux afin de développer les différents liens avec l’ensemble de l’Amazonie et d’améliorer la communication de l’Église. (61)
- Le REPAM peut collaborer en conseillant et en soutenant les processus de formation, en supervisant et en renforçant la communication dans la région pan-amazonienne. (61)
- Créer un réseau d’écoles d’éducation bilingue pour l’Amazonie (semblable à Fe y Alegría) qui articule des propositions éducatives qui répondent aux besoins des communautés tout en respectant, en valorisant et en intégrant l’identité culturelle et linguistique. (62)
- Soutenir, appuyer et favoriser les expériences pédagogiques d’éducation interculturelle bilingue qui existent déjà dans les juridictions ecclésiastiques de l’Amazonie et impliquer les universités catholiques pour qu’elles œuvrent et s’engagent en réseau. (63)
- Chercher de nouvelles formes d’éducation conventionnelle et non conventionnelle, comme la formation à distance, en fonction des besoins des lieux, des périodes et des personnes. (64)
De nouvelles pistes pour la conversion écologique
- Faire face à l’exploitation illimitée de la “maison commune” et de ses habitants. (67)
- Favoriser et reconnaître le rôle central du biome amazonien pour l’équilibre du climat de la planète. (68)
- Encourager la communauté internationale à fournir de nouvelles ressources économiques pour sa protection et la promotion d’un modèle de développement juste et solidaire, avec le rôle actif et la participation directe des communautés locales et autochtones à toutes les étapes, de la planification à la mise en œuvre, en renforçant également les outils déjà développés par la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, Rio de Janeiro, 1992. (68)
- Défendre et la promouvoir les droits humains comme une exigence de foi. (70)
- Dénoncer la violation des droits humains et la destruction extractive. (70)
- Défendre et soutenir les campagnes de désinvestissement des entreprises extractives qui causent des dommages socio-écologiques de l’Amazonie, à commencer par les institutions ecclésiales elles-mêmes et aussi en collaboration avec d’autres Églises. (70)
- Demander une transition énergétique radicale et la recherche d’alternatives : « La civilisation requiert de l’énergie, mais l’utilisation de l’énergie ne doit pas détruire la civilisation!». (70)
- Développer des programmes de formation sur le soin de la ” maison commune “, destinés aux agents pastoraux et autres fidèles, ouverts à toute la communauté, dans «un effort de sensibilisation de la population». (70)
- Rechercher des modèles économiques alternatifs, plus durables, plus respectueux de la nature, avec un solide fondement spirituel. (71)
- Demander aux États de cesser de considérer l’Amazonie comme un garde-manger inépuisable et qu’ils élaborent des politiques d’investissement qui mettent comme condition à toute intervention le respect de normes sociales et environnementales élevées et le principe fondamental de la préservation de l’Amazonie. (71)
- Inclure les peuples autochtones organisés, les autres communautés amazoniennes et les différentes institutions scientifiques qui proposent déjà des modèles d’exploitation forestière sur pied. (71)
- Le nouveau paradigme du développement durable doit être socialement inclusif, combinant les connaissances scientifiques et traditionnelles pour renforcer l’autonomie des communautés traditionnelles et autochtones, surtout des femmes, et faire en sorte que ces technologies contribuent au bien-être et à la protection des forêts. (71)
- Discuter de la valeur réelle que possède toute activité économique ou extractive, c’est-à-dire de la valeur qu’elle apporte et restitue à la terre et à la société, compte-tenu des richesses qu’elle en tire et de ses conséquences socio-écologiques. (72)
- Soutenir une culture de paix et de respect – et non de violence et d’agression – et une économie centrée sur l’être humain qui prenne également soin de la nature. (73)
- Susciter des alternatives de développement écologique intégral à partir de cosmovisions qui soient construites avec les communautés, en sauvegardant la sagesse ancestrale. (73)
- Soutenir des projets qui proposent une économie solidaire et durable, circulaire et écologique, tant au niveau local qu’international, au niveau de la recherche et dans le domaine de l’action, dans les secteurs formel et informel. (73)
- Soutenir et promouvoir les expériences des coopératives de bioproduction, des réserves forestières et de la consommation durable. (73)
- Favoriser une formation tenant compte de la qualité de vie éthique et spirituelle des personnes à partir d’une vision intégrale. (75)
- Accorder une attention prioritaire aux communautés touchées par les dommages socio-environnementaux. (75)
- Former des agents pastoraux et des ministres ordonnés avec une sensibilité socio-environnementale. (75)
- Promouvoir un style de vie en harmonie avec le territoire, et en même temps avec le “bien-vivre” de ceux qui y vivent. (75)
- Reconnaît la sagesse des peuples amazoniens sur la biodiversité, préserver et maintenir ces connaissances et les innovations et les pratiques des populations, dans le respect de la souveraineté des pays et dans le respect de leurs lois régissant l’accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées. (76)
- L’Église doit aider ces populations à faire en sorte que les bénéfices liés à l’utilisation de ces connaissances, innovations et pratiques soient partagés dans un modèle de développement durable et inclusif. (76)
- Choisir de défendre la vie, la terre et les cultures premières amazoniennes, en accompagnant les peuples amazoniens dans l’archivage, la systématisation et la diffusion des données et des informations sur leur territoire et leur statut juridique. (78)
- Donner la priorité au plaidoyer et à l’accompagnement pour parvenir à la délimitation des terres, en particulier celle du PIACI ou du PIAV, en encourageant les États à s’acquitter de leurs obligations constitutionnelles sur ces questions, y compris le droit d’accès à l’eau. (78)
- Créer des ministères pour le soin de la “maison commune” en Amazonie, dont la fonction serait de prendre soin du territoire et des eaux avec les communautés indigènes, et un ministère d’accueil pour ceux qui sont déplacés de leurs territoires vers les villes. (79)
- Défendre la vie dans son intégralité, de sa conception à sa fin naturelle et la dignité de toutes les personnes. (80)
- Appuyer les efforts de tant de personnes qui défendent courageusement la vie sous toutes ses formes et à toutes les étapes. (80)
- Désapprendre, apprendre et réapprendre afin de surmonter toute tendance vers des modèles colonisateurs qui ont causé du tort dans le passé. (81)
- Être conscients de la force du néocolonialisme qui est présent dans nos décisions quotidiennes et du modèle de développement prédominant qui s’exprime dans le modèle croissant de monoculture agricole, de nos modes de transport et de l’imaginaire du bien-être de la consommation que nous vivons en société et qui a des implications directes et indirectes en Amazonie. (81)
- Embrasser une spiritualité de l’écologie intégrale, afin de promouvoir le soin de la création, en s’attachant à être une communauté de disciples missionnaires beaucoup plus participative et inclusive. (81)
- Définir le péché écologique comme une action ou une omission contre Dieu, contre le prochain, la communauté et l’environnement. (82)
- Créer des ministères spéciaux dédiés au soin de la “maison commune” et à la promotion de l’écologie intégrale au niveau paroissial et dans chaque juridiction ecclésiastique, qui ont pour fonctions, entre autres, le soin du territoire et des eaux, ainsi que la promotion de l’encyclique Laudato si‘. (82)
- Assumer le programme pastoral, éducatif et de plaidoyer de l’encyclique Laudato si’ aux chapitres V et VI à tous les niveaux et structures de l’Église. (82)
- Afin de réparer la dette écologique que les pays ont envers l’Amazonie, créer un fonds mondial pour couvrir une partie des dépenses des communautés présentes en Amazonie qui promeuvent un développement intégral et durable et les protègent ainsi du désir prédateur des entreprises nationales et multinationales d’extraire leurs ressources naturelles. (83)
- Adopter des habitudes responsables qui respectent et valorisent les peuples de l’Amazonie, leurs traditions et leur sagesse, en protégeant la terre et en changeant notre culture de consommation excessive, de production de déchets solides, de réutilisation et de recyclage. (84)
- Réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et à l’utilisation des plastiques en changeant nos habitudes alimentaires et en adoptant des modes de vie plus sobres. (84)
- S’engager activement dans la plantation d’arbres à la recherche d’alternatives durables en matière d’agriculture, d’énergie et de mobilité qui respectent les droits de la nature et des personnes. (84)
- Promouvoir l’éducation à l’écologie intégrale à tous les niveaux, promouvoir de nouveaux modèles économiques et des initiatives qui favorisent une qualité de vie durable. (84)
- Créer un observatoire socio-environnemental pastoral, renforçant la lutte pour la défense de la vie en collaboration avec le CELAM, la CLAR, la Caritas, le REPAM, les épiscopats nationaux, les Églises locales, les universités catholiques, le CIDH, d’autres acteurs non ecclésiaux du continent et des représentants des peuples autochtones. (85)
- Créer un bureau amazonien au Dicastère du Service du Développement Humain Intégral, en relation avec cet Observatoire et les autres institutions amazoniennes locales. (85)
De nouvelles pistes pour la conversion synodale
- Pour marcher ensemble, l’Église a besoin aujourd’hui d’une conversion à l’expérience synodale. (88)
- Renforcer une culture du dialogue, de l’écoute réciproque, du discernement spirituel, du consensus et de la communion pour trouver des espaces et des modes de prise de décision commune et pour répondre aux défis pastoraux. (88)
- Avancer, proposer et assumer les responsabilités pour surmonter le cléricalisme et les impositions arbitraires. (88)
- Prendre en compte un exercice efficace du sensus fidei de tout le Peuple de Dieu pour être Église. (88)
- Marcher dans l’exercice du discernement, qui est le centre des processus et des événements synodaux. (90)
- Déterminer d’abord et parcourir ensuite en tant qu’Église, le chemin discerné comme la volonté de Dieu à partir d’une interprétation théologique des signes des temps, sous la conduite de l’Esprit Saint. (90)
- Découvrir un appel que Dieu fait entendre en chaque situation historique particulière par le discernement communautaire.(90)
- Exercer l’écoute réciproque, le dialogue sincère et le discernement communautaire pour le bien commun du Peuple de Dieu. (90)
- Marcher sous l’impulsion de l’Esprit Saint dans les petites communautés, les paroisses, les diocèses, les vicariats, les “prélatures”, et dans la région toute entière. (90)
- Avec une audace évangélique, mettre en œuvre de nouvelles pistes pour la vie de l’Église et son service d’une écologie intégrale en Amazonie. (91)
- Réfléchir sur la manière de structurer les Églises locales dans chaque région et pays, et avancer dans une conversion synodale qui indique des chemins communs d’évangélisation. (91)
- Imprégner d’un esprit synodal les communautés, soutenues par des structures organisationnelles en accord avec cette dynamique, qui soient d’authentiques organismes de “communion”. (92)
- Mettre en œuvre les formes d’exercice de la synodalité à tous les différents niveaux (diocésain, régional, national, universel), avec un respect et une attention aux processus locaux, sans affaiblir le lien avec les autres Églises-sœurs et avec l’Église universelle. (92)
- L’Église en Amazonie, qui cherche à construire une société de justice et de solidarité dans le soin de la “maison commune “, veut faire des laïcs des acteurs privilégiés. Son action a été et est toujours vitale, tant dans la coordination des communautés ecclésiales, que dans l’exercice des ministères, et que dans son engagement prophétique pour un monde inclusif pour tous, qui trouve dans ses martyrs un témoignage qui nous interpelle. (93)
- Nous reconnaissons la nécessité de renforcer et d’élargir les espaces de participation des laïcs à la vie et à la mission de l’Église, que ce soit pour les processus de consultation ou pour les processus de prise de décision. (94)
- Il est urgent pour l’Église en Amazonie de promouvoir et de conférer, d’une manière équitable, des ministères pour les hommes et pour les femmes. (95)
- Confiance (par l’évêque) en l’absence de prêtres dans les communautés, pour une période déterminée, de l’exercice de la charge pastorale d’une communauté à une personne non investie du caractère sacerdotal, membre de cette communauté. Pour éviter une trop grande personnalisation il s’agira donc d’une position tournante. L’évêque peut instituer ce ministère au nom de la communauté chrétienne par un mandat officiel remis au cours d’un acte rituel afin que la personne responsable de la communauté soit également reconnue aux niveaux civil et local. (96)
- Renforcer et renouveler la vie consacrée et l’appelle plus fortement à reprendre la plus pure de son inspiration première. (98)
- Parier sur une vie consacrée avec une identité amazonienne, en développant les vocations autochtones. (98)
- Soutenir l’insertion et l’itinérance des personnes consacrées auprès des plus démunis et des exclus. (98)
- Inclure dans les processus de formation une approche interculturelle, l’inculturation et le dialogue avec les spiritualités et cosmovisions amazoniennes. (98)
- Élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Église. (99)
- Ne réduire pas l’engagement des femmes dans l’Église, mais promouvoir leur rôle actif dans la communauté ecclésiale. (99)
- Valoriser le rôle des femmes, en reconnaissant leur rôle fondamental dans la formation et la continuité des cultures, dans la spiritualité, dans les communautés et les familles. (101)
- Il est nécessaire que la femme assume avec plus de force le leadership en sein à l’Église. (101)
- Il est nécessaire que l’Église reconnaisse et promeuve le leadership des femmes en renforçant leur participation aux conseils pastoraux des paroisses et des diocèses, ou même dans les instances de gouvernance. (101)
- Positionner l’Église en défense des droits des femmes victimes de violences physiques, morales et religieuses, y compris des féminicides, et les reconnaît comme protagonistes et gardiennes de la création et de la “maison commune”. (102)
- Promouvoir la formation des femmes en théologie biblique, en théologie systématique, en droit canon, en valorisant leur présence dans les organisations et les espaces de leadership à l’intérieur et à l’extérieur du milieu ecclésial. (102)
- Renforcer les liens familiaux, en particulier pour les femmes migrantes. (102)
- Assurer leur place dans les espaces de leadership et de formation. (102)
- Réviser le Motu Propio de Saint Paul VI, Ministeria quedam, afin que les femmes formées adéquatement et préparées pour cela puissent recevoir les ministères du Lectorat et de l’Acolytat, parmi d’autres ministères à développer. (102)
- Créer dans les nouveaux contextes d’évangélisation et de pastorale en Amazonie, où la majorité des communautés catholiques sont dirigées par des femmes, le ministère institué de ” la femme leader de communauté ” et le reconnaître au service des exigences changeantes de l’évangélisation et du service aux communautés.(102)
- Partager nos expériences et réflexions sur le diaconat des femmes avec la Commission et attendre ses résultats. (103)
- Pour l’Église amazonienne, la promotion, la formation et le soutien des diacres permanents sont urgents en raison de l’importance de ce ministère dans la communauté. (104)
- Le diaconat d’aujourd’hui doit aussi promouvoir l’écologie intégrale, le développement humain, la pastorale sociale, le service des personnes en situation de vulnérabilité et de pauvreté, en tant que configuration au Christ Serviteur, en devenant une Église miséricordieuse, samaritaine, solidaire et diaconale. (104)
- Les prêtres doivent se rappeler que le diacre est au service de la communauté par nomination et sous l’autorité de l’évêque, et qu’ils ont l’obligation de soutenir les diacres permanents et d’agir en communion avec eux. (105)
- Le subside financier des diacres permanents doit être pris en compte. (105)
- Il doit être pris en compte le processus de discernement de la vocation selon les critères d’admission. (105)
- Le projet de formation se situe entre l’enseignement académique et la pratique pastorale, accompagné d’une équipe de formation et de la communauté paroissiale, avec des contenus et des itinéraires adaptés à chaque réalité locale. (105)
- Il est souhaitable que l’épouse et les enfants participent au processus de formation. (105)
- Le programme de formation au diaconat permanent, en plus des matières obligatoires, devrait inclure des thèmes qui favorisent le dialogue œcuménique, le dialogue interreligieux et le dialogue interculturel, l’histoire de l’Église en Amazonie, l’affectivité et la sexualité, la cosmovision autochtone, l’écologie intégrale et d’autres thèmes transversaux qui sont caractéristiques du ministère diaconal. (106)
- Encourager, soutenir et accompagner personnellement le processus de discernement vocationnel et la formation des futurs diacres permanents dans les communautés riveraines et indigènes, avec la participation de curés, de religieux et de religieuses. (106)
- Il doit y avoir un programme de suivi de la formation permanente (spiritualité, formation théologique, pastorale, mise à jour des documents de l’Église, etc.) sous la conduite de l’évêque. (106)
- La formation au ministère ordonné doit être une école communautaire de fraternité, une école expérientielle, spirituelle, pastorale et doctrinale, en contact avec la réalité des personnes, en harmonie avec la culture locale et la religiosité, proche des pauvres. (107)
- Préparer de bons pasteurs qui vivent la Bonne Nouvelle du Royaume, qui connaissent les lois canoniques, qui soient compatissants, aussi semblables que possible à Jésus, et dont la pratique est de chercher à faire la volonté du Père, nourrie par l’Eucharistie et l’Écriture Sainte. (107)
- Offrir aux futurs prêtres des Églises en Amazonie une formation à visage amazonien, insérée et adaptée à la réalité, contextualisée et capable de répondre aux nombreux défis pastoraux et missionnaires, un plan de formation en lien avec les défis des Églises locales et la réalité amazonienne. inclure dans le contenu académique des disciplines qui traitent de l’écologie intégrale, de l’écothéologie, de la théologie de la création, des théologies indiennes, de la spiritualité écologique, de l’histoire de l’Église en Amazonie, de l’anthropologie culturelle amazonienne, et ainsi de suite.
- Insérer les centres de formation pour la vie sacerdotale et consacrée dans la réalité amazonienne, en vue de favoriser le contact du jeune amazonien en formation avec sa réalité, en le préparant ainsi à sa future mission, de manière à ce que le processus de formation ne l’écarte pas du contenu vital des personnes et de leur culture, tout en offrant aux autres jeunes non amazoniens la possibilité de faire une partie de leur formation en Amazonie, favorisant ainsi des vocations missionnaires. (108)
- Reconnaître et traiter le droit de la communauté à la célébration, qui découle de l’essence de l’Eucharistie et de sa place dans l’économie du salut. (110)
- Considérant que la diversité légitime ne nuit pas à la communion et à l’unité de l’Église, mais qu’elle la manifeste et la sert (cf. LG 13 ; SO 6) qui témoigne de la pluralité des rites et des disciplines existants, nous proposons d’établir des critères et des dispositions de la part de l’autorité compétente, dans le cadre de Lumen Gentium 26, pour ordonner prêtres des hommes idoines et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable, pour soutenir la vie de la communauté chrétienne par la prédication de la Parole et la célébration des sacrements dans les endroits les plus reculés de la région amazonienne. (111)
- Face à cette réalité (du “coût de l’Amazonie”), il est nécessaire de repenser l’organisation des Églises locales, de repenser les structures de communion aux niveaux provincial, régional et national, et ainsi au niveau de la Panamazonie; articuler les espaces synodaux et de générer des réseaux de soutien solidaire; dépasser les frontières que la géographie impose et de construire des ponts qui unissent. (112)
- Le document d’Aparecida insistait déjà sur le fait que les Églises locales suscitent des formes d’association interdiocésaine dans chaque pays ou entre les pays d’une même région et qu’elles favorisent une plus grande coopération entre Églises-sœurs (cf. DAp 182). Redimensionner les vastes zones géographiques des diocèses, vicariats et ‘prélatures’ ; créer un fonds amazonien de soutien à l’évangélisation ; sensibiliser et encourager les agences internationales de coopération catholique à soutenir, au-delà des projets sociaux, des activités d’évangélisation. (112)
- Renforcer le travail commun pour la pastorale sociale des diocèses situés aux frontières des pays pour affronter ensemble des problèmes communs qui dépassent le niveau local, problèmes tels que l’exploitation des personnes et des territoires, le trafic de drogue, la corruption, la traite des êtres humains, etc. (113)
- Le problème de la migration doit être abordé de manière coordonnée par les Églises frontalières. (113)
- Créer une Université catholique amazonienne basée sur la recherche interdisciplinaire (y compris les études de terrain), l’inculturation et le dialogue interculturel. (114)
- La théologie inculturée devrait inclure la formation conjointe aux ministères pour les laïcs et la formation des prêtres, en étant basée principalement sur l’Écriture Sainte. (114)
- Les activités de recherche, d’éducation et de vulgarisation devraient inclure des programmes d’études environnementales (connaissances théoriques fondées sur la sagesse des peuples vivant dans la région amazonienne) et des études ethniques (description des différentes langues, etc.). (114)
- La formation des enseignants, l’enseignement et la production de matériels didactiques devraient respecter les coutumes et traditions des peuples autochtones, en élaborant des matériels didactiques inculturés et en menant des activités de sensibilisation dans différents pays et régions. (114)
- Les Universités catholiques d’Amérique latine devraient aider à la création de cette Université catholique amazonienne et accompagner son développement. (114)
- Créer un organisme épiscopal pour promouvoir la synodalité entre les Églises de la région, pour aider à dessiner le visage amazonien de cette Église et pour continuer à imaginer de nouvelles pistes pour la mission évangélisatrice, notamment en intégrant la proposition de l’écologie intégrale, renforçant ainsi la physionomie de l’Église amazonienne. (115)
- Donner une réponse authentiquement catholique à la demande des communautés amazoniennes d’adapter la liturgie en valorisant la vision du monde, les traditions, les symboles et les rites originaires qui incluent des dimensions transcendantes, communautaires et écologiques. (116)
- L’Église, dans son inlassable travail d’évangélisation, doit travailler pour que le processus d’inculturation de la foi s’exprime dans les formes les plus cohérentes, pour qu’il soit aussi célébré et vécu selon les langues propres des peuples amazoniens. (118)
- Former des comités pour la traduction et la rédaction des textes bibliques et liturgiques dans les langues des différents lieux, avec les moyens nécessaires, en préservant la matière des sacrements et en les adaptant dans leur forme, sans perdre de vue l’essentiel. (118)
- Encourager la musique et le chant, tout ce qui est accepté et encouragé pour la liturgie. (118)
- Le nouvel Organisme de l’Église en Amazonie doit constituer une commission compétente pour étudier et travailler par la méthode du dialogue, selon les us et coutumes des peuples ancestraux, à l’élaboration d’un rite amazonien qui exprime le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de l’Amazonie, avec une référence particulière à ce que le Lumen gentium affirme pour les Églises orientales (cf. LG 23). (119)
- Étudier et proposer comment enrichir les rites ecclésiaux à partir de la manière dont ces peuples prennent soin de leur territoire et se rapportent à ses eaux. (119)